dragonfly
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Messages : 679 Date d'inscription : 21/03/2008 Age : 36
![RP de avon "visites" Empty](https://2img.net/i/empty.gif) | Sujet: RP de avon "visites" Sam 22 Mar - 2:54 | |
| VISITES Salut à Toi… Frérot,
Tu sais, ici c’est l’enfer, un joyeux merdier sur lequel dansent des zombis dégénérés. Tu ne peux pas imaginer à quel point c’est lamentable, à quel point ils sont vides et arrogants. Plus je les vois, plus je les entends et plus je me marre. Ils vivent dans le mensonge et vénèrent l’hypocrisie, le pire c’est qu’ils s’y croient, tous autant qu’ils sont. Tu vas rire Frérot, je les déteste plus que ces fichus curetons et leur morale à deux balles, franchement !
De les voir chougner sans arrêt alors qu’ils ont tout ce qu’ils veulent… dommage que tu ne sois pas là pour voir ça, niveau dépouille, c’est le paradis, t’en aurais des choses Frérot, cracher jurer. Tu te souviens quand nous squattions dans ces endroits sordides, ces caves puantes, ces lieux où le froid nous empêchait de dormir, ces pièces où nous étions assis dos à dos pour se tenir chaud ?
Quelle misère. En y repensant, je me demande comment on pouvait trouver le moyen de déconner, de s’en foutre et de ne pas se flinguer. J’ai revu Crassos, la vache, ce qu’il a pu changer le con ! Il s’est marié avec une naze qui lui a pondu deux chiards, Crassos père de deux chiards et vivant dans une H.L.M.
Je te raconte pas la tronche de sa nana quand il m’a invité à bouffer un soir. Faut que je te dise, ceux qui portent des piercing, des tatouages et qui ont les ripes colorés, c’est monnaie courante, des petites pisseuses et des morveux qui habitent chez papa maman et qui se prennent pour des rebelles. Aujourd’hui, les rues sont pleines de bouffons qui font carnaval tous les jours. Putain Frérot, tu en serais malade. Quant à leurs parents, c’est pire que tout, des beaufs qui passent leurs journées à mater la télé, à bouffer des trucs discount et à picoler de la daube, tout ça avec fierté et sans bosser. Non, tu ne rêves pas, j’ai bien dit sans bosser, ils touchent un truc qu’ils appellent le RMI. Putain Frérot, ce que l’on aurait pu faire à l’époque si on avait eu ce truc !
Donc, j’arrive chez lui, je sonne, elle ouvre la porte et me regarde de la tête aux pieds. Après les présentations je lui tends le bouquet de fleurs et elle me laisse entrer, elle me dit que « Nicolas » n’est pas encore rentré, mais qu’il ne devrait pas tarder. Je vois les deux gommeux qui traînent par terre et qui me regardent, je fais un petit coucou de la main, elle me dit que c’est Nina et Steevy. Je voulais partir, je te jure, me casser rapidos, mais elle me demande de continuer jusqu’au salon et de m’asseoir, qu’elle va mettre les fleurs dans un vase et qu’elle revient. La télé vomit ses obscénités, je reste debout et regarde les lumières de la ville à travers les vitres.
Elle revient et me propose quelque chose à boire, hésite entre le tutoiement et le vouvoiement, je ne dis rien, je laisse faire et j’accepte une bière. On est là tous les deux avec la tété qui beugle ses conneries, on a rien à se dire, on ne se connaît pas. Je la dévisage, je matte le piercing sur son blair, je vois aussi celui sur la langue, elle est gênée, tente de se recoiffer à la va-vite. Elle me propose une clope, j’accepte. Putain Frérot, j’hallucine, j’ai l’impression d’être avec une vieille poupée déglinguée, quel con ce « Crassos ».
Elle se lève et se dirige vers une étagère imitation pin, tend les bras pour attraper un cadre, au bas de ses reins j’aperçois un bout de tatouage, j’ai du mal à ne pas éclater de rire. Elle revient vers moi, me passe l’objet et me demande si c’est moi avec Nicolas et l’ »autre ». Franco Frérot, t’appeler l’ »autre », pauvre naze. J’acquiesce, putain de flash, ça fait un bail que je l’ai pas vu cette photo. Sur ce, la porte d’entrée s’ouvre, elle me plante là avec ce cliché dans les mains, j’entends les mômes qui braillent et « Crassos » qui gueule.
Une porte claque et le voilà qui arrive, complètement cardé, il me voit, marque un temps d’arrêt et se lance vers moi. J’ai la photo dans les mains, il me serre dans ses bras en chialant, je comprends à moitié ses paroles, il me tapote le dos puis me fixe en souriant et me dit que j’ai une putain classe ; forcément un costard Kenzo à col Mao ça fait pas clodo. Il reluque mes creeps et en tombe de cul, voilà qu’il me reprend dans ses bras en pleurant. Putain Frérot ; la scène.
Crassos s’excuse, appelle la déglinguée qui rapplique comme une chienne, je trouve ça fun, il lui dit de sortir la vodka pour son ami Guilty et de bazarder cette foutue bière. On finit par s’affaler sur le canapé, je remarque cette lueur spécifique dans ses yeux, il est raide, affreusement raide. La souris arrive avec la boutanche et trois verres, putain Frérot, ils vont se mettre le compte et les gosses sont tous seuls, je trouve ça no fun. Ils me disent de ne pas m’inquiéter, qu’ils ont déjà becquetés, c’est des bourres mais je m’en tape, c’est leurs mômes.
La télé commence à me rendre nerveux, Crassos l’éteint. Entendre et voir autant de conneries ça me stress, on clope, on picole, la musique est à chier. Putain Frérot, je suis assis entre un guignol en survête et une Miss trash piercée de partout ; la zone. Il me rabâche le passé, le bon vieux, la greluche hallucine, elle me dévore des yeux et prend ses aises. Le bon vieux temps, tu parles ! Lequel ? Celui où l’on se faisait massacrer la tronche ? Celui où on crevait la dalle ? Où celui passé en zonzon ? En parlant de dalle, à part des chips, on a rien bouffé et on va rien bouffer. Deux heures et deux litres plus tard, Crassos sombre me laissant seul avec l’excitée,.Son mec est affalé là, ses gosses sont dans une pièce à coté et elle m’aguiche sévère et ne pense qu ‘à une chose ; se faire Guilty. Putain de soirée Frérot, putain de soirée.
La suite je te la raconte pas,. tu vas me traiter de branque… je me suis barré… les foies. Franchement ça craint, tout craint ; tu peux pas savoir. Putain Frérot, vingt piges que t’es là-dedans, vingt piges que t’es plus de ce monde. Vivre vingt-trois ans à morfler et finir par crever comme un rat ; c’est moche. Moi je ne suis plus qu’un vieux con qui vit au pays des fracasses ; c’est pas mieux...
Tu me manquais Frérot, il fallait que je passe. « Vivre Libre ou Mourir », tu te souviens, tu es mort et moi je suis libre. Tiens, je t’ai apporté un coquelicot. Salut Frérot, il faut que j’y aille, les cimetières c’est pas mon truc. | |
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